YANNE SOCIOLOGUE
Chercher des perles La pensée est un voyage, une exploration. Elle passe par les autres, leurs idées et leurs projets : autant de perles à
Les partis politiques éveillent la méfiance de plus de 9 citoyens sur 10. Autant dire qu’ils travaillent sans filet.
Au lendemain de sa constitution, le nouveau gouvernement fédéral belge recueillait 38% de confiance. [i]
Le sondage étant réalisé à chaud, il indique le scepticisme de la population : les élus n’ont encore rien fait, et pourtant ils sont déjà condamnés.
Vu sous un autre angle, ils ne s’en sortent pourtant pas si mal. Car la confiance attribuée aux gouvernements fédéraux et aux partis politiques est, de manière générale, bien plus basse dans notre pays.
L’étude « Noir jaune blues » [ii] de 2017 fournit des chiffres pour l’ensemble du pays. Le gouvernement fédéral recueille 15% de confiance, les partis 9%.
Comparés à ceux des études précédentes, les chiffres indiquent une diminution constante de la confiance dans les institutions depuis 25 ans.
Cette situation n’est pas inévitable et varie d’un pays à l’autre. En prenant des données de l’OCDE[iii], par comparaison avec l’Allemagne, les Pays-Bas ou le Danemark, la confiance envers l’Exécutif est faible en Belgique. Par comparaison avec la France ou l’Angleterre, il y a pire que chez nous.
Confiance envers le gouvernement
[Note : en raison des méthodes différentes, les chiffres belges et ceux de la comparaison internationale ne correspondent pas. Mais ce qui importe est les cohérence et fiabilité dans chacun des études et les comparaisons qu’elles permettent : avec les autres institutions en Belgique, ou entre pays ]
En prenant des données de l’SSP[iv], on retrouve le même type de classement pour la confiance faite au Législatif
« Les parlementaires que nous avons élusessaient de tenir les promesses qu’ils ont faites pendant les élections »
(% des réponses d’accord et tout à fait d’accord)
Une lueur de clarté existe toutefois dans ce sombre tableau.
Les chiffres disponibles pour la partie francophone, notamment les données du baromètre de l’Institut Solidaris[v], indiquent une même tendance quant à la confiance envers les institutions.
Mais ils montrent aussi, d’une part, que toutes les institutions ou structures collectives ne sont pas logées à la même enseigne : mutuelles, système d’enseignement et syndicats s’en tirent mieux que les gouvernants et partis politiques Et, d’autre part, ils permettent de voir que la confiance privée est plutôt en hausse. A côté de la confiance publique, cette confiance privée est celle que l’on donne et reçoit de ceux que l’on connaît : famille, amis, voisins.
Cette évolution positive de la confiance privée est cohérente avec la croissance de la confiance dite « généralisée ». Cette dernière, comme l’indique le rapport du Bureau du Plan sur les indicateurs complémentaires au PIB, « est mesurée par la part des participants à l’Enquête sociale européenne (ESS) qui répondent un minimum de 6 sur 10 à la question “Diriez-vous que l’on peut généralement faire confiance à̀ la plupart des personnes, ou que l’on n’est jamais trop prudent dans ses contacts avec les gens?” Les personnes interrogées peuvent indiquer une réponse sur une échelle de 0 (“on n’est jamais trop purdent”) à 10 (“la plupart des personnes sont dignes de confiance”). »[vi]
Bien que nous soyons loin derrière les Pays-Bas, nous sommes proches de l’Allemagne, devant la France, et l’évolution est sensible.
Si chacun peut imaginer, voire sentir intuitivement l’importance de la confiance et de la méfiance dans la vie collective, une corrélation objective est constatée entre la méfiance et le populisme, défini comme affirmation d’une opposition entre une élite et un peuple.
Plus précisément, Algan et Cohen[vii] observent que la méfiance envers les institutions est un facteur commun aux populismes de gauche comme à droite. Par contre, la confiance interpersonnelle les distingue : les électeurs d’extrême-gauche font majoritairement confiance aux autres, quand les électeurs d’extrême-droite s’en méfient.
Les auteurs ajoutent que l’insatisfaction dans la vie intervient de la même manière que la méfiance institutionnelle. En croisant les deux axes et en situant par rapport à eux les principaux partis dans les différents pays européens, on constate que les partis de la droite populiste se retrouvent souvent dans le même quartier de faible confiance interpersonnelle et de faible satisfaction personnelle.
[i] Source : le journal Le Soir du 2/10/2020
[ii] http://www.cecinestpasunecrise.org/content/uploads/2018/03/Resultats-complets-grande-enquete-L.pdf ; (site parfois inaccessible)
[iii] https://www.oecd-ilibrary.org/fr/governance/trust-in-government/indicator/french_2f40018e-fr
[iv] International Social Survey Programme (rapport 2018, chiffres 2016) – government/2016
[v] https://www.institut-solidaris.be/index.php/barometre-wallonie-bruxelles/
[vi] Source : Bureau du Plan, Rapport sur les Indicateurs complémentaires au PIB, 2019, page 150 : Cliquer pour accéder à 201902121031170.REP_ICPIB2019_11860_F.pdf
[vii] Algan, Y., Beasley, E., Cohen, D. et Foucault, M. (2019). Les origines du populisme. Paris : Seuil.
Interroger le monde
Le monde, ici, maintenant, à l’horizon de demain et ailleurs. Événements, faits, chiffres : essayer de les regarder pour voir, situer, peser, comprendre, imaginer.
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Les partis politiques éveillent la méfiance de plus de 9 citoyens sur 10. Autant dire qu’ils travaillent sans filet.
Au lendemain de sa constitution, le nouveau gouvernement fédéral belge recueillait 38% de confiance. [i]
Le sondage étant réalisé à chaud, il indique le scepticisme de la population : les élus n’ont encore rien fait, et pourtant ils sont déjà condamnés.
Vu sous un autre angle, ils ne s’en sortent pourtant pas si mal. Car la confiance attribuée aux gouvernements fédéraux et aux partis politiques est, de manière générale, bien plus basse dans notre pays.
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L’étude « Noir jaune blues » [ii] de 2017 fournit des chiffres pour l’ensemble du pays. Le gouvernement fédéral recueille 15% de confiance, les partis 9%.
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Comparés à ceux des études précédentes, les chiffres indiquent une diminution constante de la confiance dans les institutions depuis 25 ans.
Cette situation n’est pas inévitable et varie d’un pays à l’autre. En prenant des données de l’OCDE[iii], par comparaison avec l’Allemagne, les Pays-Bas ou le Danemark, la confiance envers l’Exécutif est faible en Belgique. Par comparaison avec la France ou l’Angleterre, il y a pire que chez nous.
[Note : en raison des méthodes différentes, les chiffres belges et ceux de la comparaison internationale ne correspondent pas. Mais ce qui importe est les cohérence et fiabilité dans chacun des études et les comparaisons qu’elles permettent : avec les autres institutions en Belgique, ou entre pays ]
En prenant des données de l’SSP[iv], on retrouve le même type de classement pour la confiance faite au Législatif
Une lueur de clarté existe toutefois dans ce sombre tableau.
Les chiffres disponibles pour la partie francophone, notamment les données du baromètre de l’Institut Solidaris[v], indiquent une même tendance quant à la confiance envers les institutions.
Mais ils montrent aussi, d’une part, que toutes les institutions ou structures collectives ne sont pas logées à la même enseigne : mutuelles, système d’enseignement et syndicats s’en tirent mieux que les gouvernants et partis politiques Et, d’autre part, ils permettent de voir que la confiance privée est plutôt en hausse. A côté de la confiance publique, cette confiance privée est celle que l’on donne et reçoit de ceux que l’on connaît : famille, amis, voisins.
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Bien que nous soyons loin derrière les Pays-Bas, nous sommes proches de l’Allemagne, devant la France, et l’évolution est sensible.
Je découvre
Chercher des perles La pensée est un voyage, une exploration. Elle passe par les autres, leurs idées et leurs projets : autant de perles à
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Explorer une voie Par où passer pour vivre avec sagesse ? Cherchons dans les mots, ceux qui définissent des notions, qui racontent des histoires, ceux d’occident et d’orient. Et
Si chacun peut imaginer, voire sentir intuitivement l’importance de la confiance et de la méfiance dans la vie collective, une corrélation objective est constatée entre la méfiance et le populisme, défini comme affirmation d’une opposition entre une élite et un peuple.
Plus précisément, Algan et Cohen[vii] observent que la méfiance envers les institutions est un facteur commun aux populismes de gauche comme à droite. Par contre, la confiance interpersonnelle les distingue : les électeurs d’extrême-gauche font majoritairement confiance aux autres, quand les électeurs d’extrême-droite s’en méfient.
Les auteurs ajoutent que l’insatisfaction dans la vie intervient de la même manière que la méfiance institutionnelle. En croisant les deux axes et en situant par rapport à eux les principaux partis dans les différents pays européens, on constate que les partis de la droite populiste se retrouvent souvent dans le même quartier de faible confiance interpersonnelle et de faible satisfaction personnelle.
[i] Source : le journal Le Soir du 2/10/2020
[ii] http://www.cecinestpasunecrise.org/content/uploads/2018/03/Resultats-complets-grande-enquete-L.pdf ; (site parfois inaccessible)
[iii] https://www.oecd-ilibrary.org/fr/governance/trust-in-government/indicator/french_2f40018e-fr
[iv] International Social Survey Programme (rapport 2018, chiffres 2016) – government/2016
[v] https://www.institut-solidaris.be/index.php/barometre-wallonie-bruxelles/
[vi] Source : Bureau du Plan, Rapport sur les Indicateurs complémentaires au PIB, 2019, page 150 : Cliquer pour accéder à 201902121031170.REP_ICPIB2019_11860_F.pdf
[vii] Algan, Y., Beasley, E., Cohen, D. et Foucault, M. (2019). Les origines du populisme. Paris : Seuil.
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Et si j’ai un désir torride, fulgurant et irrépressible d’être tenu au courant des nouvelles publications ?
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